[column size=one_third position=first ]L’éducation à la sécurité : un enjeu citoyen.
L’Institut national de veille sanitaire – l’INVS est chargé de recenser toutes les noyades survenues en France et dans les DOM-TOM. Il publie périodiquement les statistiques. Dans le cadre de l’enquête NOYADES 2015, l’institut a recensé du 1er juin au 30 septembre, 275 noyades accidentelles, dont 109 sont à l’origine d’un décès. En conséquence, la prévention reste la meilleure protection pour diminuer le nombre de noyades et sauver des vies en France. Or, pour apprendre à nager à quelqu’un, on rentre bien entendu dans le cadre des apprentissages. La définition même d’apprentissage, dans le milieu professionnel, sont est multiple et différente. Par exemple nous pouvons nous inspirer de celle de J.P. FAMOSE et DURAND « L’apprentissage est considéré comme un processus interne. Il permet à un pratiquant de modifier, de manière assez rapide, son comportement chaque fois qu’il se trouve confronté à une situation problème, vis-à-vis de laquelle, il n’a pas de comportement adapté » [/column][column size=one_third position=middle ]in «aptitudes et performances motrices ». ED EPS – 1988- p83 ; ou sinon celle de REUCHLIN (1983) qui définit : « Il y a apprentissage lorsque un organisme, placé plusieurs fois de suite dans une même situation, modifie sa conduite de façon systématique et durable ».
Nous, les MNS, sommes confrontés au domaine des habilités motrices. Celles qui doivent être développées dans un milieu aquatique, dans un environnement dit : spécifique et contraignant voir à risque. Pour l’apprentissage d’un « savoir nager», nous devrons transmettre un savoir-faire lié : aux rentrées dans l’eau volontaires ou involontaires, les reprises des appuis, une respiration contrôlée, une flottaison ressentie, une équilibration maitrisée et ensuite une propulsion efficace et économique.[/column][column size=one_third position=last ]Est-ce que le « savoir nager » est une simple transmission de connaissances théoriques et cognitives ? Quelle est la différence entre savoir, connaissance et compétence ?
Pour les Savoirs, nous comprenons un ensemble de données, de procédures, des méthodes qui existent et qui est généralement codifié dans des ouvrages de référence. Pour les connaissances ; c’est l’état de celui qui connait ou sait l’ensemble des choses connues d’un savoir. La connaissance est indissociable d’un sujet connaissant. La compétence désigne la mobilisation d’un ensemble de ressources (savoirs, savoir- faire, savoir être) en vue de résoudre une situation complexe appartenant à une famille de situations problèmes. Nous pouvons, par exemple, nous inspirer de la définition de compétence, celle promulguée par MONTMOLLIN, (cité par Bui- Xuan, in dossier EPS N° 7, 1990) « Compétence c’est un ensemble stabilisé de savoirs, savoir-faire, des conduites types, procédures standards, de type de raisonnement, que l’on peut mettre en œuvre sans[/column]
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[column size=one_third position=first ]apprentissage nouveau. » En conséquence, nous sommes confrontés au défi de transmettre aux élèves des savoirs, afin de leur faire acquérir des connaissances liées au milieu aquatique, pour qu’ils apprennent à construire des compétences, celles d’un « savoir nager » d’une manière stabilisée et durable. Alors comment mesurer cette capacité à nager bien pour se sauver, voir sauver les autres à l’Education Nationale !! Quelles évaluations certificatives, sommatives ou formatives à mettre en place ! Quelle est la définition même du « savoir nager » !!
Quand nous les MNS sommes confrontés au bord du bassin, à une demande croissante de parents pour faire apprendre à nager leurs enfants, les attentes sont multiples. Ne vous inquiétez pas, il sait déjà mettre la tête dans l’eau !! Mon bébé, il sait déjà nager, quand je le lâche, il« nage » jusqu’à moi… !![/column][column size=one_third position=middle ]Le Décret N° 2015-847 du 9-7- 2015 paru au J.O du 11-7-2015 : Ayant pour objet la création d’une attestation scolaire « savoir-nager » vient combler ce vide juridique et répondre aux attentes. Il est le fruit d’un long débat au sein des Ministères avec les partenaires sociaux dont le SNPMNS. Il met en concertation les différents acteurs de l’Education Nationale. Lors de nos réunions au Ministère des Sports, piloté par Monsieur Laurent VILLEBRUN, la question d’un test du savoir nager permettant aux élèves de démontrer leurs capacités à nager en forme de parcours, serait mieux adaptée. Elle a été retenue. Les tests fédéraux existants, trop exigeants, ne seraient pas en mesure de permettre aux[/column][column size=one_third position=last ]enfants, à l’école, d’exprimer toutes leurs compétences au cours d’un cycle d’apprentissage. Monsieur Laurent FOUCHARD, représentant du Ministère de l’Education Nationale, lors des réunions, a pris la mesure de l’importance des apprentissages de la natation comme un contenu d’enseignement à part entière. « … La Maitrise du savoir-nager est attestée par les personnels qui ont encadré la formation et la passation des tests correspondants… » En conséquence, L’article D.312- 47-2 de ce dit décret, rentré dans le code de l’éducation, stipule : « une attestation scolaire « savoir-nager » est délivrée aux élèves qui ont subi avec succès un contrôle des compétences en matière de sécurité en milieu aquatique. » « Un arrêté du ministère chargé de l’éducation fixe les modalités de ce contrôle ». Eh bien ! L’arrêté du 09 juillet 2015, règle le savoir nager, dont la maitrise permet la délivrance de l’attestation scolaire « savoir-nager ». A l’école primaire, un professeur des écoles en collaboration avec un professionnel qualifié et agréé par le directeur académique des services de[/column]
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[column size=one_third position=first ]l’éducation nationale ; au collège, un professeur d’éducation physique et sportive. D’ailleurs, actuellement, le métier milite pour l’abrogation de cet agrément imposé par le Ministère de l’Education Nationale afin que les Maitres-Nageurs-Sauveteurs puissent intervenir dans la natation scolaire d’une façon tacite sur titre, sans avoir à justifier de leurs compétences… ! La simplification des justificatifs des intervenants participant à l’enseignement de la natation scolaire peut être accordée tacitement par les directeurs académiques des services départementaux de l’éducation nationale, sur simple demande de l’employeur.Les MNS sont déjà soumis à de nombreuses obligations légales et[/column][column size=one_third position=middle ]règlementaires pour exercer leur métier, cette demande d’agrément, tous les ans, semble effectivement superfétatoire voire inutile… cela a été jugé par un des plus hauts membres de l’exécutif !!! Associé dorénavant aux enseignements de la natation scolaire, le Maitre-nageur-sauveteur est ce professionnel qui maitrise un savoir-faire. Dans l’aspect sécuritaire, la nécessité d’une surveillance active et constante, oblige aussi le MNS à se former dans le domaine du sauvetage. Contrairement au milieu naturel, les piscines publiques sont considérées comme « milieu clos » dans son aspect sécurisant et sécurisé. Mais elles restent toujours des lieux à risque. Selon Pascal LEBIHAIN, les piscines publiques sont considérées comme un environnement spécifique contraignant. Malgré tous les moyens mis en place pour éviter les accidents, la gestion du risque de noyade reste souvent importante. Dont l’importance d’un personnel spécialisé et bien formé dans les activités aquatiques. Le MNS, comme professionnel de la natation est le garant de cette[/column][column size=one_third position=last ]tradition. Il permet la transmission d’un savoir spécifique en milieu aquatique. Dont le sauvetage. Après savoir nager, savoir sauver, pourrait devenir un réel et indispensable objet d’enseignement.
Mais ça, c’est un autre débat. Mieux vaut prévenir que guérir !
Claudson UCHOA ETAPS – Commission Formation Diplôme[/column]