Le 28 mars 2019, les représentants du Syndicat National Professionnel des Maîtres- Nageurs Sauveteurs « SNPMNS » ont participé aux travaux du groupe cadre réglementaire du plan aisance aquatique du Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Sous la directive de Madame Laurence LEFEVRE, directrice de cabinet, et Monsieur Rodolphe LEGENDRE, conseiller développement et innovation de Madame Roxana MARACINEANU, Ministre des sports, les sujets furent :
- Réforme du cadre réglementaire pour l’apprentissage de la natation, quels besoins en professionnels ?
- Objections critiques, deux besoins en formation professionnelle ; une pour les saisonniers et une pour les travailleurs à l’année.
- Avenir de la filière professionnelle, notamment face aux MNS « fatigués » : perspectives d’avenir, trajectoire professionnelle.
Suite à une présentation des acteurs de la filière professionnelle aquatique, le Syndicat National Professionnel des Maîtres-Nageurs Sauveteurs « SNPMNS », la Fédération Française des Maîtres-Nageurs Sauveteurs « FFMNS », la Fédération Nationale des Métiers de la Natation et du Sport « FNMNS », l’ Union nationale des Centres sportifs de Plein Air « UCPA », la Fédération Française de la Natation « FFN », l’Association des Maires de France « AMF » et le ministère, ont proposé des perspectives dans le cadre de cette éventuelle évolution de la réglementation.
Le SNPMNS, par le bais de ses représentants, a tout d’abord insisté sur le manque crucial de MNS en France. Ce constat est la première cause de la baisse d’autonomie aquatique des citoyens, et la hausse sans précédent des hospitalisés et décès par noyade en 2018.
Le SNPMNS a aussi insisté sur les raisons de la désaffection des jeunes face à cette profession qui manque désormais d’engouement face aux salaires, aux conditions de travail et à la baisse de nos interventions d’enseignement dans les piscines. L’apprentissage est pourtant le cœur de notre profession d’intérêt public depuis 1951.
Au fil des échanges, nous avons pu percevoir une attention particulière de la part de Mme Laurence LEFEVRE, directrice de cabinet, et M. Rodolphe LEGENDRE, conseiller développement et innovation de Madame Roxana MARACINEANU, Ministre des sports concernant :
– Le résultat catastrophique de l’utilisation actuelle des bénévoles pour apprendre à nager aux scolaires, engendrant de mauvais résultats dans le domaine de l’apprentissage et un écœurement des professionnels : ce champ doit rester du domaine des MNS.
– Le fait de remettre les Activités Aquatiques de la Natation au même niveau d’encadrement renforcé et de qualification que l’escalade par exemple : aucune activité sportive ne produit autant de morts par an, il faut en être conscient.
– La nécessité de rendre la natation scolaire vraiment obligatoire dans les textes, et qu’elle soit encadrée par des MNS.
– L’urgence d’intervention de l’Etat pour que les employeurs du secteur privé ne contournent plus la Convention Collective Nationale du Sport et que les DDCS et l’inspection du travail dénoncent ces dérives qui encouragent le travail dissimulé. Par exemple, pour les temps de préparations des cours, le Conseil Supérieur de la Fonction Publique a émis un rapport en 2009 qui explique bien cette dérive dans le public. Les collègues le vivent dans les deux secteurs aujourd’hui.
– Les dérives commerciales mettant en avant les animations au détriment des apprentissages sont directement responsables de la baisse en autonomie aquatique des citoyens. Une des raisons de la baisse de l’attractivité est aussi dans cette augmentation des animations mercantiles. La spirale vient de la baisse de dotations aux collectivités, une augmentation des DSP par rapport aux piscines gérées en régie, une diminution de l’enseignement (même vis-à-vis des scolaires) et donc une augmentation de l’animation (financement pour le délégataire).
– Le manque de formations de MNS depuis des années : développer un plan d’urgence de formation de MNS en France.
– La difficulté d’habiliter les nouvelles formations proposées par la FFMNS : nous formons en continu les MNS dans les CAEPMNS, nous formons au titre de MNS et au BNSSA. Il est souhaitable que nous ayons une facilitation à développer ces centres de formations, y compris en Île de France.
– L’intérêt du développement des filières STAPS pour former des MNS.
– Les limites humaines à uniquement surveiller les piscines, thalassothérapies, plans d’eau…
– L’intégration des contenus de formation des futurs MNS dans le cadre du service civique universel. En effet, quelle valeur citoyenne que de risquer sa vie pour sauver celle d’un autre. Valeur au moins au niveau de l’intégration des sports de combat dans le SCH.
En guise de conclusion, le Ministère nous propose de travailler autour des thèmes suivants :
- Articulation entre les fonctions surveillance et enseignement : Direction des sports pilote.
- Comment unifier les niveaux menant à l’apprentissage du savoir nager sécuritaire ? FFN pilote, SNPMNS et Éducation Nationale.
- Comment mettre en place un « BNSSA » modulaire pour acquérir des compétences dans le temps ? Optimiser le vivier des STAPS et clubs : La Fédération Nationale des Métiers de la Natation et du Sport, FFMNS et SNPMNS.
- Recommandations des bonnes pratiques employeurs (environnement, modèle économique, temps de préparations des MNS, OATT, températures..). Piloté par l’AMF et FFMNS.
Des résolutions écrites de propositions à débattre par le COPIL seront évoqués dans un mois au Ministère. Gageons que nos partenaires comprennent les vrais enjeux d’intérêt public et que les apprentissages des activités amenant à se sauver et à sauver les autres puissent redevenir prioritaires en France.