Des espaces de repos et de loisir proposant des activités sportives et de rééducation, les piscines restent des établissements publics particulièrement appréciés et fréquentés par les personnes à mobilité réduite (PMR). Comment organiser au mieux l’accueil et l’accès de cette catégorie de visiteurs à la piscine?
Définitions :
A partir de 1980, « le terme Handicap est associé aux individus dans l’incapacité d’assurer un rôle et une vie sociale normaux du fait de déficience(s). L’OMS y a ensuite rajouté l’aspect social que cela implique, afin de mieux prendre en compte les facteurs environnementaux. Car ce qui créé la situation de handicap au final, c’est bien un environnement inadapté et non plus la déficience elle-même. C’est pourquoi aujourd’hui nous parlons de « personne en situation de handicap »[1].
La directive européenne 2001/81/CE indique que la mobilité réduite touche : « …toutes les personnes ayant des difficultés pour se déplacer, telles que, par exemple, personnes handicapées (y compris les personnes souffrant de handicaps sensoriels et intellectuels et les passagers en fauteuil roulant), personnes handicapées des membres, personnes de petite taille, personnes transportant des bagages lourds, personnes âgées, femmes enceintes, personnes ayant un caddie et parents avec enfants (y compris enfants en poussette)… ». Donc, le terme PMR est beaucoup plus vaste que « personnes handicapées ».
Les pouvoirs publics français ont défini : « L’accessibilité permet l’autonomie et la participation des personnes ayant un handicap, en réduisant, voire supprimant, les discordances entre les capacités, les besoins et les souhaits d’une part, et les différentes composantes physiques, organisationnelles et culturelles de leur environnement d’autre part. L’accessibilité requiert la mise en œuvre des éléments complémentaires, nécessaires à toute personne en incapacité permanente ou temporaire pour se déplacer et accéder librement et en sécurité au cadre de vie ainsi qu’à tous les lieux, services, produits et activités. La société, en s’inscrivant dans cette démarche d’accessibilité, fait progresser également la qualité de vie de tous ses membres.[2] »
Contraintes réglementaires :
La loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, prévoit que les dispositions architecturales des établissements recevant du public (ERP) doivent permettre l’accessibilité de tous, quel que soit le type de handicap, notamment physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique.
Les piscines, ERP de type X (établissements sportifs couverts) et de type PA (établissements de plein air) sont pleinement concernées par cette obligation d’accessibilité (sachant que les escaliers des toboggans aquatiques, plongeoirs et autres superstructures n’entrent pas dans le champ d’application de la réglementation accessibilité). Cette désignation concerne donc les piscines collectives couvertes et découvertes, les piscines de résidences, de gites, d’hôtels, de campings, de centres de rééducation, de remise en forme, etc.
La personne en situation de handicap doit pourvoir accéder au bâtiment, mais en ce qui concerne son accès au bassin, il s’agit de simples « recommandations ». Face à cet illogisme, les associations se chargent de faire monter la pression !
Enjeux pour les MNS
Bien que l’accessibilité soit souvent perçue comme une contrainte, elle est en réalité une opportunité de valorisation aussi bien en interne qu’à l’extérieur, d’autant que les solutions sont nombreuses et permettent aux établissements concernés de répondre à leurs obligations légales. Avec l’augmentation du nombre de visiteurs, c’est également un moyen de communiquer sur son engagement.
L’accessibilité ne doit pas être envisagée uniquement pour se conformer à la loi, mais de façon bien plus large, en appréhendant les capacités des usagers actuels et surtout à venir. Il faut savoir qu’en 2050, la France devrait compter plus de 20 millions de personnes de 65 ans ou plus. La population des séniors augmente nettement plus que l’ensemble de la population, + 1,5 % en moyenne par an. Les plus de 75 ans vont représenter 16,4 % de la population, 12,1 millions de personnes. La population en âge d’être active (20 – 64 ans) baisserait de 588 000 personnes d’ici à 2050 et ne représenterait que la moitié des habitants.
Pour assurer une accessibilité au bassin à tous, Il convient de définir le profil de la clientèle potentielle, d’estimer ses besoins et de choisir des solutions appropriées compte tenu de l’occupation des maîtres-nageurs sauveteurs par l’accueil des PMR aux espaces des bassins.
La problématique et les solutions possibles
Il existe différents systèmes de mise à l’eau.
Un bon choix devrait être basé sur plusieurs critères comme :
- Le type de clientèle et la gravité du handicap ;
- La fréquence d’usage du matériel (occasionnel, courant ou fréquent);
- Un dispositif autonome ou par surveillance d’un MNS
- Le budget alloué à la mise à l’eau ;
- Les caractéristiques techniques des bassins.
Chaque solution existe comporte ses avantages et ses restrictions relatives aux 5 critères particuliers de votre établissement.
A) Mise à l’eau manuelle à l’aide d’un fauteuil flottant
Un fauteuil d’accès au bain avec roues flottants permet le transfert de la personne à mobilité réduite du vestiaire au bassin directement (avec ou sans marches).
Les avantages : Cette solution est très simple et économique. Un fauteuil est facile à déplacer et stocker. L’accès est possible dans presque n’importe quel point du bassin. Sans aucune alimentation.
Les restrictions : Le poids maximal est limité par rapport aux autres systèmes. Dans ce cas, un MNS est obligé d’accompagner le PMR. De plus, une mise à l’eau et surtout une sortie de l’eau demandent un certain effort au niveau des lombaires. Donc, les bassins restent moins surveillés pendant toutes ces opérations. Enfin, l’idéal était un bassin sans margelle.
Conclusion : Cette solution convient qu’à une utilisation occasionnelle, mais permet limiter les couts.
Exemple : Fauteuil Unikart 100 d’Hexagone Manufacture
[1] https://informations.handicap.fr/a-definition-du-handicap-6028.php
[2] DÉFINITION DE L’ACCESSIBILITÉ. – UNE DEMARCHE INTERMINISTERIELLE, SEPTEMBRE 2006 // file:///C:/Users/Webmaster/Desktop/D920.PDF
B) Mise à l’eau manuelle à l’aide d’un chariot mobile
Un chariot mobile permet la mise à l’eau de la personne à mobilité réduite au bassin avec margelle sans aucune alimentation.
Les avantages : Un chariot mobile est aussi simple à utiliser, facile à déplacer et stocker. L’accès est possible dans presque n’importe quel point du bassin sans efforts pour l’aidant. C’est possible de transférer la personne avec grand poids. Sans aucune alimentation.
Les restrictions : Dans ce cas, un MNS est obligé d’accompagner le PMR. Les bassins restent moins surveillés pendant les opérations de la mise à l’eau et de la sortie de l’eau.
Conclusion : Cette solution convient idéalement pour une utilisation courant.
Exemple : Avec ce modèle Unikart Design 300 d’Hexagone la mise à l’eau devient un jeu d’enfant pour l’exploitant comme pour les usagers. Il s’adopte à chaque utilisateur grâce à un système de contrepoids ajustable et bénéficie d’un double treuil pour une sécurité renforcée.
C) Mise à l’eau motorisée à l’aide d’un chariot mobile
Un chariot mobile permet la mise à l’eau de la personne à mobilité réduite au bassin en utilisant une batterie ou la prise électrique.
Les avantages : Un chariot mobile est aussi simple à utiliser, facile à déplacer et stocker. L’accès est plus rapide et sans aucuns efforts pour l’aidant. C’est possible de transférer la personne avec grand poids.
Les restrictions : Dans certains cas, un MNS est obligé d’accompagner le PMR, donc, les bassins restent moins surveillés pendant les opérations. La batterie demande de chargement. Il faut avoir la prise électrique accessible. Le budget d’installation est plus élevé, surtout pour un matériel à l’usage autonome.
Conclusion : Cette solution convient pour une utilisation régulière, fréquente.
Exemple : Cette année Hexagone a lancé une nouvelle génération d’Unikart Classic Motorisé, le résultat de l’évolution du fauteuil de mise à l’eau mobile Unikart pour répondre aux besoins croissants d’une clientèle PMR.
D) Mise à l’eau autonome à l’aide d’un ascenseur hydraulique
Un élévateur hydraulique permet la mise à l’eau de la personne à mobilité réduite à la piscine à débordement en utilisant la force d’eau et sans aucune accompagnement.
Les avantages : Un élévateur hydraulique est facile à utiliser. L’accès est très rapide et sans aucuns accompagnement. Pas besoin d’électricité.
Les restrictions : Le poids d’élevage maximal est limité. L’installation demande des travaux au bord de bassin. Il faut avoir la connexion à l’eau de ville.
Conclusion : Cette solution convient pour une utilisation régulière, intensive.
Exemple : Nouvel élévateur hydraulique Unijet est créé spécialement pour offrir une mise à l’eau autonome, simplifié et rapide. Raccordé à un tuyau d’arrosage qui actionne un vérin hydraulique, Unijet monte et descend par une rotation sur son axe fixe en inox. Il est facile à installer et n’a pas besoin que de très peu de manipulation (petit carottage). L’élévateur est entièrement sécurisé et ne pourra pas basculer.
Conclusion :
La question, dans beaucoup de piscines aujourd’hui, n’est pas de savoir si vous devez avoir un matériel PMR ou non, mais savoir lequel.