Des doutes existaient depuis un moment.
Depuis les travaux de l’Aisance Aquatique (2019 à 2022), nous avions de gros doutes sur la représentativité de nos collègues de la FMNS. En effet, une proposition de leur dirigeant « à vie » pour élaborer une fusion de la FMNS avec le SNPMNS nous permettait d’émettre cette hypothèse.
Nous n’avions pas répondu à cette sollicitation puisque nous étions bien occupés dans nos actions de défense de la profession face aux nombreux coups bas portés aux MNS par les ministères des Sports et de l’Intérieur (voir de la Santé face aux tolérances des ARS vis-à-vis des dérivés chlorés !) :
– Article D322-15 abrogé,
– Formations inéquitables des CQP et TFP,
– Statut des stagiaires déstabilisatrices,
– Encouragements multiples à la baisse de salaires pour répondre aux employeurs,
– Exploitation du manque de formation de MNS et d’employabilité pour diminuer les obligations formatives face aux autonomies,
– Dérives organisées pour les conditions de travail, y compris pour la santé des professionnels de l’aquatique,
– etc…
Les âpres combats que nous menons au SNPMNS se traduisent par des négociations permanentes afin que les MNS gardent leur statut de profession d’intérêt public. Lors de la clôture des Etats généraux de l’Encadrement et la Surveillance Aquatique à l’INSEP en février 2023, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a pris des engagements « FORTS » alors que nous savions qu’ils ne seraient pas tenus.
Positionnements et promesses de la Ministre des Sports
La ministre des Sports soulignait lors de cette clôture que les MNS étaient les acteurs de l’apprentissage et du sauvetage aquatique ; seules barrières face à l’augmentation des noyades depuis 2015. Elle reconnaissait également des conditions de travail complexes et un manque d’attractivité vis-à-vis de la profession.
Elle a également formé plusieurs objectifs afin d’endiguer cette pénurie de MNS, avec notamment une amélioration rapide et concrète au niveau :
- De la réglementation (réforme de la surveillance en évitant de nuire aux apprentissages de la natation),
- De la formation (carrières plus dynamiques…),
- Des conditions de travail (valorisation du tutorat, rapprochement avec les branches professionnelles et le ministère de la Transformation de la Fonction Publique pour augmenter les salaires…),
- De la valorisation de la profession de MNS par le biais d’une grande campagne de promotion et de communication avant l’été 2023 avec une amélioration de l’image de la profession.
Les engagements de l’Etat bafoués.
Vous pouvez vous rendre compte au quotidien que ces promesses ne sont pas respectées, bien au contraire. En effet, la campagne de communication qui a existé furtivement, ne s’appuyait que sur des vidéos d’entreprise privée, mais rien du Ministère des Sports, de l’Etat et du positionnement régalien.
La réforme de la surveillance visant à donner de l’autonomie aux BNSSA en adaptant leur formation aux exigences de la profession de MNS s’est traduite par un décret donnant l’autonomie sans réformer la formation. Par cette décision prise sans expertise des exigences de l’AAN, ce décret augmente les risques pour les baigneurs, usagers et clients des ERP piscines. Il a également exposé les collègues BNSSA à des risques juridiques majeurs sans les informer, ni les former. Sans compter le fait que la carte professionnelle, non obligatoire pour les BNSSA, ne permet pas actuellement la protection des mineurs face à la vérification du casier judiciaire B2.
La valorisation de la formation continue n’a pas encore vu le jour. On a même droit à la suppression de la formation continue FC PSE 1 ou 2 en 2024. Qu’en sera-t-il en 2025 et après ? Où sont les exemples positifs dans ce domaine ?
Enfin, aucune revalorisation financière majeure des professionnels de l’AAN (MNS ou BNSSA) ne nous a été remontée. Au contraire, en favorisant l’auto entreprise ou en fermant les yeux sur le détournement des heures supplémentaires, l’Etat précarise les professionnels (Médiapart a rédigé un article sur le sujet en juin 2024).
Une représentativité exigée par le Ministère des Sports.
A de nombreuses reprises et depuis des années, la FNMNS se targuait de représenter plus de 50% des MNS en France. Le Ministère des Sports a souhaité mettre en avant ce positionnement en vérifiant par huissier la représentativité des organisations professionnelles des MNS. La réalité claque et remet les pendules à l’heure en décembre 2023 : le SNPMNS est largement majoritaire. De plus, avec notre partenaire formatif (la FFMNS, seule fédération d’intérêt public des MNS), nous représentons 65% des MNS. Entre 2019 et 2023, le nombre de cartes professionnelles dans notre filière est passé de 19 000 à presque 25 000. En décembre 2023, plus de 15 000 MNS sont adhérents d’une organisation professionnelle. Cela met en évidence la corrélation avec les risques juridiques réels des MNS qui méritent une reconnaissance salariale bien plus importante qu’actuellement.
La disparition de la FMNS.
Ce 12 juillet 2024, de nombreux MNS impliqués dans les JNPN (préventions des noyades) en France nous remontaient la disparition de la FMNS, information historique pour la filière aquatique. Nous saluons ses dirigeants et encourageons les MNS et BNSSA à nous rejoindre pour s’informer, connaitre leurs droits et devoirs réglementaires et revendiquer des conditions de travail dignes et représentatives de leurs actions au quotidien.
Cela pourra également les aider à surveiller dans des conditions décentes et réglementaires, remettant en cause des ouvertures au public en « mode dégradé », mais également apporter tous les bienfaits des activités aquatiques au plus grand nombre.
Comment rejoindre le SNPMNS