Cela fait 40 ans que le Secours populaire organise des journées pour les enfants oubliés des vacances.
Mercredi 21 août 2019, 5 000 enfants ont profité gratuitement d’une journée à Deauville organisée par les bénévoles du Secours populaire.Pour la première fois les bénévoles Maîtres-Nageurs Sauveteurs du Syndicat National Professionnel des Maîtres-Nageurs Sauveteurs (SNPMNS) se sont joints à eux et aux CRS de la plage. Des enfants entre 6-12 ans ont profité des joies de la plage et de la mer en toute sécurité. Les Maîtres-Nageurs Sauveteurs ont assuré la surveillance baignade et installé un stand de Prévention de la Noyade. De nombreuses activités ont été proposées par des bénévoles. Une organisation millimétrée vu le nombre de participants et de bénévoles…
Claire Léger Maître-Nageur, membre du SNPMNS a participé à cette journée.
Comment s’est passée cette journée?
Nous sommes arrivés sur la plage de Deauville vers 8h30, nous avons assisté au briefing des CRS qui surveillent la plage : infos sur les conditions de la mer, température, météo attendue sur la journée, particularités de la surveillance sur cette plage. Nous avons eu de la chance : eau à 19°C, mer peu agitée, beau temps prévu sans trop de vent et du soleil. On nous a ensuite expliqué l’organisation générale de la journée : chaque département dispose d’un référent général et un référent de baignade. Nous étions un MNS par département, sauf le 75 et le 91 qui comptaient respectivement 750 et 980 enfants où on était doublés. J’ai surveillé le 75 avec Eddie. On nous a aussi expliqué qu’on serait accompagnés de « surveillants » qui tiendraient les lignes d’eau qui délimitaient chaque périmètre, qu’on a déplacé dans la journée suivant la marée. Les enfants de chaque département étaient dispatchés auprès d’accompagnateurs (environ 5 enfants pour un accompagnateur).
Montage du stand SNPMNS, puis les enfants sont arrivés entre 10 et 11h sur leurs départements respectifs. Les enfants du 75 sont arrivés vers 11h, par 15 cars différents.
Eddie est arrivé en car de Paris, avec les adultes qui devaient tenir le périmètre.
Petit briefing avec tout le monde : le référent baignade avait décidé de créer deux groupes pour que les adultes se relayent dans l’eau toutes les heures (la position statique donne froid rapidement même si ils étaient en combinaison), Eddie et moi avons insisté sur les règles de sécurité de base.
Mise en place du périmètre, et les enfants ont pu commencer à se baigner vers 11h30.
La marée était montante, pleine à 14h40 : nous avons progressivement déplacé le périmètre. Beaucoup d’enfants sont allés se baigner directement en arrivant sur la plage, nous avons eu beaucoup de monde jusqu’à 13h, puis ça s’est un peu calmé.
Comme nous étions un périmètre doublé au niveau surveillance, nous avons décidé avec Eddie de ne pas fermer la baignade pour laisser les enfants profiter au maximum. Entre 13h et 14h30, nous avons simplement réduit la zone pour aller manger chacun à notre tour. Les périmètres avec un seul MNS ont fermé la baignade de 12h30 à 13h30.
La baignade s’est terminée vers 16h, les enfants ont pris le goûter et sont repartis vers la région parisienne.
Petit débriefing avec les 9 autres MNS du SNPMNS, nous avons rangé le stand, dit au revoir aux bénévoles de nos départements respectifs et sommes rentrés à Arromanches.
Combien d’enfants ont participé?
Il y en avait à peu près 5000, enfants répartis dans les différents départements de la région parisienne : les groupes allaient de 300 a 980 enfants.
Comment avez vous fait pour assurer la sécurité?
Concernant la sécurité, chaque MNS (ou duo) a décidé comment il gérait sa surveillance. Comme nous étions deux sur le 75, Eddie est resté sur le bord de l’eau, et je me suis mise dans l’eau jusqu’à la taille pour réagir rapidement en cas de chute ou déséquilibre à cause des (petites) vagues. Notre périmètre était relativement long, il était plus à gauche, et moi plus à droite. Nous faisions bouger le périmètre quand les enfants au fond commençaient à avoir la poitrine dans l’eau. Notre référent baignade nous aidait à gérer les adultes qui tenaient les lignes d’eau quand on les déplaçait, bougeait les fanions qui délimitaient notre département sur la plage, et restait très souvent dans l’eau en cas de besoin (gérer les enfants qui se poussaient ou se coulaient par exemple, relier un enfant à son accompagnateur, etc…). Il nous a été très utile au fil de la journée et nous a rendu de sacrés services.
Pourquoi avez-vous accepté de faire cette journée bénévolement?
Concernant le bénévolat… mes parents m’ont bien inculqué l’importance de ce genre d’actions. J’ai été bénévole pour d’autres associations, qui m’ont d’ailleurs permis d’obtenir mon BAFA et le BSB qui a fini par me conduire au métier de MNS. Je continue cette action bénévole par le biais du SNPMNS, c’est donc très naturellement que je me suis proposée sur cette journée : dans le but de représenter le SNPMNS, mais aussi donner un coup de main aux bénévoles pour que ces enfants passent une journée de vacances à la mer dans les meilleures conditions (de sécurité et organisationnelle), et qu’ils en aient les meilleurs souvenirs. Ça a d’ailleurs été très réussi puisque beaucoup d’enfants (surtout les plus grands) sont venus me remercier avant de repartir chez eux. Leur permettre de connaître les joies de la mer, ou même de se baigner tout court, est très important pour moi, non seulement parce que c’est mon métier, mais aussi parce que j’ai la chance de vivre face à la mer toute l’année.
Pour tout le bonheur qu’on leur a permis d’avoir sur la journée, ça valait bien de « sacrifier » une journée de vacances. Les bénéfices sont multiples : se sentir utile, permettre à une population de découvrir les plaisirs de ce que j’ai la chance de vivre toute l’année chez moi, partager sa passion et son métier (avec les bénévoles notamment qui m’ont posé beaucoup de questions, mais aussi les enfants qui étaient très curieux), passer une journée avec des collègues, donner une visibilité au SNPMNS… et notamment une bonne visibilité puisque nos deux référents (75 et baignade 75) ont été enchantés de notre venue et veulent réitérer. Il y a aussi un intérêt autre : se rendre compte que beaucoup d’enfants venant de la région parisienne ne savent pas nager (certains ne connaissaient pas la piscine non plus et se baignaient pour la première fois), que les différentes régions de France sont très inégales concernant l’apprentissage de la natation (ou au moins les bases du savoir se sauver) et qu’il y a encore beaucoup de travail, en particulier sur les enfants les plus défavorisés.
Est ce que vous accepterez de refaire une journée comme aujourd’hui?
Je réitèrerais avec grand plaisir une journée comme celle-ci. L’organisation était millimétrée, rien n’était laissé au hasard et les petits grains de sable n’ont pour autant pas désorganisé la journée et permis à tous (enfants comme bénévoles) de passer une journée très riche en émotions.
C’est aussi toujours un plaisir de passer du temps avec d’autres MNS du syndicat, les voir travailler et échanger sur le métier.
Merci à tous ces bénévoles qui agissent pour une noble cause et montrent une autre image de notre profession !