« La ministre ajoute : « Ça évite aussi à ces mêmes jeunes devenus ados de sauter dans l’eau pour faire comme le groupe sans savoir nager… C’est aussi comme cela que l’on peut se noyer. Il y a beaucoup de cas comme cela cet été dans les bases de loisirs » » En l’espèce, l’intervention de Mr François POTDEVIN, à REIMS le 21 janvier 2020 nous démontre le contraire en nous présentant les circonstances de noyades des enfants : « ne sait pas nager, surveillance, chute ».
« Investir tous les mètres d’eau existant : piscines des campings, des hôtels…
Sur le plan d’Aisance aquatique, « nous avons lancé deux appels à projets alternatifs dotés de 15 millions d’euros. Cet argent va à des bassins dits « utiles » c’est-à-dire mobiles avec lesquels on peut faire de l’événementiel sur les plages ou dans les quartiers. »
15 millions d’Euros pour remettre en état l’ensemble du parc des bassins d’apprentissage en France, c’est une goutte d’eau par rapport aux besoins réels. Cf Axel LAMOTTE et les normes d’hygiènes depuis 1981…
« L’idée c’est d’aller vers la population. Pas assez de structures ont candidaté. Du coup, une partie de ces 15 millions est allée sur des bassins classiques mais l’info doit passer et expliquer aux territoires ce qu’est l’Aisance aquatique pour que davantage de gens postulent… On va relancer un appel à projets. De plus, nous avons eu deux millions d’euros débloqués pour mobiliser collectivités et associations sportives à former d’autres gens et se proposer comme pilotes expérimentaux dans les territoires. » » Les MNS sont formés en la matière et s’occupent des citoyens tous les jours dans tout le spectre des Activités Aquatiques et de la Natation : apprentissage, enseignement, animation, hygiène et sécurité de l’eau et de l’air, réglementation et encadrement des multiples publics, coordination des secours dans les ERP piscines, secourisme, etc… Nous demandons un plan d’URGENCE échelonné de formation de 5000 MNS manquant aujourd’hui en France pour apporter l’autonomie aquatique au plus grand nombre de citoyens. La mobilisation des collectivités et associations n’apportera que de la confusion. Comment les parents et enfants s’y retrouveront face aux :
- Coachs sportifs water forme qualifiés jusqu’à 1,30m de profondeur et non sauveteurs aquatiques,
- MSN FFN qualifiés dans le domaine de l’entrainement uniquement,
- Aisance Aquatique FFN pour une familiarisation en période de stage,
- Parents accompagnants sans vérification de l’honorabilité et des compétences, etc…
« Car, souvent les lignes d’eau sont déjà pleines. Et ne pourront pas accueillir les enfants de maternelle. » L’État doit prioriser les maternelles et non les activités aqualudiques rentables et lucratives. C’est une décision politique. L’économie ne doit pas être prioritaire sur l’action publique sécuritaire.
« De grands piscinistes pourraient par exemple proposer comme il existe des cours de yoga à domicile un coach de natation pour ses enfants et ceux qui voisinage. »
Roxana Maracineanu a cette formule : « Il faut investir tous les mètres cubes d’eau existant : les piscines des campings ; les piscines des hôtels… Nous avons une ingénierie à inventer. Nous avons aussi discuté avec les fabricants de piscines pour qu’ils adhèrent à notre plan Aisance aquatique. Pour qu’eux-mêmes portent ce message dans leurs opérations commerciales et que l’on puisse avoir un produit à proposer à ceux qui achètent une piscine et répondre à la crainte de noyade dans sa propre piscine. Faut trouver une formule avec eux pour ne pas être trop invasif. Ils pourraient par exemple proposer comme il existe des cours de yoga à domicile un coach de natation pour ses enfants et ceux qui voisinage. » L’état paierait-il ces coaches ? » Mieux rémunérer les MNS qui accueillent les 60 millions de personnes par an dans les piscines, ils retrouveront sans doute cette profession attractive. « « On verra. Autour de la table on a des entreprises comme Go Sport ou Décathlon qui pourraient intervenir financièrement. On peut aussi mettre à disposition les éducateurs – c’est nous qui délivrons les diplômes, on sait où ils se trouvent. Faut trouver une organisation et une motivation communes. » » Cela confirme donc que le ministère des sports forme les MNS éducateurs dans le domaine de l’Aisance Aquatique !
« Des adultes en formation pratique réelle recrutés dans le cadre des classes bleues
Face au déficit de maîtres-nageurs » sauveteurs, cette profession est formée à l’apprentissage des AAN et au sauvetage depuis 1951 « – il en manque plusieurs milliers dans l’Hexagone – la ministre fait des propositions : « L’accès au diplôme de maître-nageur » sauveteur, cette profession est formée à l’apprentissage des AAN et au sauvetage depuis 1951 « est difficile car il demande une compétence qui se base uniquement sur la performance. »
Examen BEESAN : un test physique sur l’épreuve et l’option choisie par le candidat dans les différentes épreuves FFN, une épreuve de pédagogie pratique consistant en la conduite d’une séance de natation en milieu scolaire, deux oraux portant sur les contenus des Unités de Formation 2 « Enseignement de la natation et Enseignement spécialisé » et 3 « Entraînement », une épreuve écrite portant sur le contenu de l’Unité de Formation 4 « Hygiène et sécurité ».
Examen BPJEPS AAN : écrit personnel explicitant la conception, la mise en œuvre et la réalisation d’un projet d’animation dans la structure d’alternance pédagogique proposant des activités aquatiques et de natation, une épreuve de pédagogie de la natation en milieu scolaire de 30 minutes minimum à 40 minutes maximum suivi d’un entretien, la démonstration d’une aisance aquatique en effectuant un 100m 4 nages enchaînées en moins de 1 minutes et 50 secondes, une mise en situation complète d’une action de secours, un écrit portant sur les règles d’hygiène et de sécurité ainsi que sur la règlementation des activités aquatiques et de la natation (http://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/bp_aan_-_4_uc_-_21_juin_2016.pdf). Il y a une évolution des examens finaux du diplôme, notamment les épreuves physiques, qui sont plus proches du métier de MNS actuellement et plus éloignées de la performance que lors du passage du BEESAN.
« Mais il n’y a aucune attractivité pour d’autres compétences, d’ordre pédagogique. Il faut que les deux mondes – les performances, plutôt représentées par les garçons, et la pédagogie, plutôt portée par les filles que l’on aimerait capter davantage – se rejoignent. » » Cela ne relève d’aucune analyse. À l’heure où le Gouvernement parle d’égalité hommes-femmes ; cela est plutôt malvenu ! Donc plus de filles BNSSA ? « Ce n’est pas tout : « Via la formation proposée par le programme Aisance aquatique dans le cadre des « classes bleues », on va mettre les enfants en situation une semaine entière. On va leur adjoindre des adultes. Ces adultes seront en formation pratique réelle. Ce seront des professeurs des écoles, des parents, des éducateurs sportifs venant d’associations, diplômés ou en formation. » Et les MNS qui s’occupent de cela depuis 68 ans ?
Stage socio sportifs, stage FFN, stage perfectionnement… les MNS n’apparaissaient déjà pas dans les tutoriels cet été 2019. Avec cela, les milliers de MNS qui familiarisent, perfectionnent, enseignent, entraînent vont se sentir humiliés, oubliés, rejetés, dénigrés…
« Cela pourra justement susciter des vocations. On ne veut pas en faire un métier. Pas non plus un secteur marchand nouveau. Mais en faire la « première marche » pour des publics adultes ; découvrir un nouveau métier ; se reconvertir et d’aller peut-être vers un complément. »
Proposer tout le contenu secourisme gratuit aux ados en contact avec le Service national universel et susciter des vocations… »
On veut aussi au travers du service national universel (SNU) sensibiliser le plus possible de jeunes autour de la notion de nageur-sauveteur ceux qui se disent : « moi, je sais nager et je peux aussi sauver l’autre ». Et de leur donner les premières « briques » de ce qu’est le métier de surveillant de baignade. Si à 16 ans-17 ans, quand ils vont être en contact avec le SNU qui touche toute une catégorie d’âge, notre idée c’est de leur proposer tout le contenu secourisme gratuit – indispensable pour passer ensuite le BNSSA, le diplôme de maître-nageur » sauveteur, cette profession est formée à l’apprentissage des AAN et au sauvetage depuis 1951 « , comme on le fait pour le Code de la route. Comme cela, ceux qui sont intéressés par le métier de maitre-nageur » sauveteur, cette profession est formée à l’apprentissage des AAN et au sauvetage depuis 1951 « passeront et ne paieront que le complément. C’est un moyen de réduire le coût. Et de revaloriser ce métier. » » Avec tout ce qui est dit, comment faire pour que les jeunes souhaitent devenir MNS ? Quelles missions d’intérêt public leur restera-t-il ?
« Classes « bleues » : pour un effet « stage intensif »
Quant aux premières classes « bleues », sur le modèle des classes de neige ou classes vertes, « on va toucher 25 000 enfants, 7 000 intervenants. Pour 2020, le second appel à projets sera lancé en février. On aura davantage de classes postulantes. Il faut mobiliser tout le monde. Il faut 100 % des enfants touchés en 2022 ou 2024. » La différences entre classe bleue et l’apprentissage actuel à l’école ? Simple : « Aujourd’hui c’est pendant quatre semaines, une séance par semaine avec des déplacements en bus avec finalement vingt minutes utiles dans l’eau. Et on a tout oublié d’une semaine à l’autre tellement c’est peu. Si on retourne pas avec ses parents à la piscine le week end, ça ne sert à pas grand chose. » » Même constat sur les stages massés planifiés en une semaine sur l’ensemble de la scolarité.
C’est la baisse de dotation aux collectivités locales et les dernières circulaires de l’éducation nationale qui ont engendré ce bilan de la natation scolaire. Réorientez ces moyens donnés à la fédération au profit des acteurs publics et le résultat en sera certainement plus efficient.
« « De mon expérience, le sport est beaucoup plus efficace si les séances sont rapprochées. C’est comme faire du vélo : si votre enfant fait du vélo tous les jours pendant les vacances, il aura appris plus vite. Pareil en natation. Du coup, si on met l’enfant à l’eau tous les jours voire deux fois par jour si on fait des séances courtes mais rapprochées c’est plus efficace. » » Oui mais les enfants renforcent leurs acquis en pratiquant le vélo seul. Quid des enfants des quartiers difficiles, ZEP, ZUS qui seront face à des entrées piscines plus ou moins accessibles financièrement ou géographiquement ? « Cela dépendra des conclusions de la Conférence de consensus. Mais cela pourrait être une sorte de stage. « Soit une semaine avec deux séances par jour dans l’eau ou alors quinze jours avec une fois par jour dans l’eau. » Elle compte sur les associations pour s’y intéresser et proposer des modalités de partenariat.
La ministre insiste : « Nous pensons, vraiment que ça peut faire l’objet d’un vrai projet pédagogique avec les professeurs et on envie de travailler la main dans la main avec les associations sportives et l’Education nationale. Pour que cette dernière fasse confiance à ces associations dans le cadre des classes bleues. Et pour que nous puissions inciter à ce que ces classes bleues participent d’un projet pédagogique global qui imprimerait la pratique sportive dans l’enseignement. C’est très important. S’il y a un héritage que l’on peut laisser après les JO en France, c’est bien celui d’insuffler plus d’importance du corps à l’école. Ce qui est essentiel tout au long de la vie. Et dès le plus jeune âge. Ce qui n’existe clairement pas dans l’enseignement formel. Je sens les partenaires de la Conférence de consensus motivés. » » L’Education Nationale appréciera !
« Olivier SCHLAMA
« Un adulte pour surveiller chaque enfant »
« C’est la 8e enquête noyade que nous réalisons. Le premier enseignement, c’est que les noyades touchent tous les milieux et tous les âges. » Quant aux raisons principales, Aymeric Ung, responsable de cette enquête et épidémiologiste à Santé Public France explique que « les noyades des enfants de zéro à cinq ans sont dues à majorité à un manque de vigilance autour de piscines privées où ils se baignent. » La formation des MNS n’a donc rien à voir avec l’augmentation des noyades mortelles chez les – de 6 ans en France. Ce sont les conditions de baignade dans les piscines privées familiales. Ne nous trompons pas. Le SNPMNS fait remonter cette information à chaque RDV au ministère depuis plusieurs années ! « Nos recommandations, c’est qu’il y ait un adulte désigné pour surveiller un enfant et un seul. Surtout pas un adulte pour surveiller plusieurs enfants et encore moins un enfant pour surveiller d’autres enfants. Nous recommandons aussi vivement que le temps de la baignade ait un début et une fin comme pour toute activité ». » Ce que le SNPMNS prodigue depuis 12 ans dans le cadre des Journées Nationales de la Prévention des Noyades, JNPN, et sur tout le territoire national.
« Vacances, week-end, canicule…
Pour les adolescents, « les noyades se passent davantage dans des cours d’eau ou des plans d’eau ». Et c’est inquiétant : « Ils représentent un quart des noyades mais 40 % des décès. Ils se rendent souvent dans des lieux peu aménagés et/ou peu surveillés sans qu’ils soient toujours interdits par arrêtés municipal ou préfectoral ». » D’où l’importance des campagnes de communication des services publics. Idem pour les accidents de la route ou le tabac. « Et l’été, lors de canicules, ils n’hésitent pas à s’éloigner de la foule. Sauf que les secours, s’ils ont à intervenir, mettront davantage de temps pour le faire. Il y a un « effet multiplicateur » avec trois facteurs principaux : quand on est en période de vacances, que c’est de plus un week-end et qu’il fait très chaud. Il y a, à ce moment-là, « une nette hausse du nombre de noyades et de la prise de risque ; c’est le moment des barbecues parties avec alcoolisation, un facteur évidemment aggravant ». Il précise qu’en période de canicule, un phénomène connu s’ajoute : « Sous l’effet de la chaleur, la mer se densifie, devient très plate et calme et on a le sentiment qu’il n’y a pas de danger. Il y a aussi en bord de mer les fameux défis d’arriver jusqu’à la bouée des 300 mètres. » Qui a à voir avec la surestimation de ses capacités », là aussi un facteur aggravant.
Pour les personnes âgées, c’est différent. « Elles sont davantage sujettes au malaise que la population générale : dans 49 % des cas de noyades, c’était le cas. Comme elles prennent l’habitude de se baigner tôt le matin, avant l’arrivée des secouristes sur les plages, cela aggrave là aussi les choses. » » Cf préconisations du SNPMNS sur son site www.snpmns.org)
« O.SC.
- Les enquêtes noyades sont menées depuis 2002 du 1er juin au 30 septembre en France métropolitaine et en Outre-mer avec pour objectifs de recenser l’ensemble des noyades (accidentelles ou non, suivies de décès ou non) et de décrire les caractéristiques des victimes et certaines circonstances de survenue des noyades à des fins de prévention.
- Les noyades accidentelles ont augmenté de 30% par rapport à l’enquête 2015 (1 266). Cette augmentation s’observe surtout chez les moins de 13 ans (338 en 2015 vs 600 en 2018). Les noyades accidentelles suivies de décès ont été stables entre les deux enquêtes.
- En 2018, les enfants de moins de 6 ans ont représenté 28 % des noyades accidentelles et 9 % des décès contre respectivement 22 % et 35 % chez les personnes de 65 ans et plus ; 44 % des noyades accidentelles ont eu lieu en mer, 31 % en piscine tous types confondus, 22 % en cours d’eau ou plan d’eau et 4 % dans d’autres lieux (baignoires, bassins, etc.) avec une répartition de noyades fatales respectivement de 40 %, 17 %, 40 % et 3 %. »
Un CR détaillé des exposés de la conférence de consensus de Reims des 20, 21 et 22 janvier 2020 vous sera proposé sur www.snpmns.org d’ici quelques jours.