On ne cessera pas de le répéter !
Deux jugements sont tombés à 2 mois d’intervalles :
• Un jugement à Reims, 18 mois de prison ferme et l’interdiction d’enseigner dans le domaine de la natation pour un professeur de natation agrégé après la mort par noyade d’une étudiante. Ce sera qu’en septembre prochain que cette famille saura si elle a oui ou non droit à un dédommagement financier.
Le professeur de 56 ans a été jugé pour homicide involontaire.
Lors de son cours, ce professeur a semble-t-il enchaîné les erreurs selon le procureur. Sa position tout d’abord, qui ne lui permettait apparemment pas de surveiller convenablement l’ensemble de ses élèves, Marine compris. De plus, il n’a pas fait l’appel au terme de l’exercice d’apnée pour vérifier si tout le monde était bien remonté.
Autre reproche émis à son encontre, celui d’avoir envoyé deux SMS pendant ce cours.
Le prévenu a reconnu ses torts, des paroles dures qu’il a prononcées de manière calme : “Après plus de 20 ans de métier, il y a une routine qui s’installe, des automatismes. Je ne me vois pas enseigner à nouveau la natation. Je ne me remettrai jamais de ce drame et je tiens à m’excuser.”
Article tiré de 24 matin.fr
• L’autre jugement a eu lieu le mardi 18 avril 2018, pour homicide involontaire après la noyade accidentelle d’une fillette.
La petite fille de 4 ans s’est noyée le 25 août 2011 dans le grand bassin de la piscine de la Pointe-Rouge à Marseille. Deux ans de prison avec sursis ont été requis contre deux surveillants et le responsable de la piscine.
Deux des quatre surveillants de baignade présents le jour des faits comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Marseille pour « manquements graves », notamment une défaillance dans la surveillance constante et active qu’ils étaient censés assurer.
Mis en cause par ses relevés téléphoniques, indiquant qu’il avait reçu et fait des appels et échangé de nombreux SMS, le surveillant en poste sur la vigie, à deux mètres du lieu de la chute de la fillette, a pourtant contesté avoir fait usage de son téléphone portable lors de l’accident. « Je sais que le téléphone était interdit au bord du bassin », a indiqué le jeune homme, alors âgé de 20 ans, au tribunal : « Mais au moment des faits, j’en suis certain, je n’étais pas sur mon téléphone ». Sa collègue, aujourd’hui élève infirmière, a quant à elle reconnu sa « faute » : « On utilisait tous nos portables, tout le temps ».
Le président du tribunal a aussi souligné le manque d’encadrement des quatre surveillants, certes titulaires du brevet requis, mais sans la présence d’un maître-nageur sauveteur. « Quatre jobs d’été livrés à eux-mêmes », a-t-il résumé.
La mère de l’enfant n’a réclamé aucune indemnisation.
Le jugement a été mis en délibéré au 29 mai.
Article tiré de la Provence.fr
Deux gros soucis dans ces affaires :
• Le téléphone
Combien de MNS ont sauté avec leur téléphone dans leur poche?
Combien usagers indiquent que « les maîtres-nageurs » étaient assis ensemble en train de tapoter sur leur téléphone ?
Le téléphone portable est le fléau, dont on doit se défaire pour redorer notre image
• L’absence de Maître-Nageur Sauveteur
Le Syndicat a ne cesse de se battre pour garder la loi n°51-662 du 24 mai 1951 assurant la sécurité dans les établissements de natation.
Arrêté du 26 juin 1991 relatif à la surveillance des activités aquatiques, de baignade ou de natation
Art. 1er. – Les diplômes prévus à l’article 2 du décret du 20 octobre 1977 modifié susvisé et qui permettent la surveillance des baignades ouvertes gratuitement au public, aménagées et réglementairement autorisées sont:
Les diplômes conférant le titre de maître nageur sauveteur;
Le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique.
Art. 2. – Le diplôme mentionné au deuxième alinéa de l’article 4 du décret du 20 octobre 1977 modifié susvisé et qui permet d’assister les personnels portant le titre de maître nageur sauveteur est le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique.
Art. 4. – Lors de l’accroissement saisonnier des risques, le préfet peut autoriser par arrêté du personnel titulaire du diplôme mentionné à l’article 2 du présent arrêté à surveiller un établissement de baignade d’accès payant, lorsque l’exploitant de l’établissement concerné a préalablement démontré qu’il n’a pu recruter du personnel portant le titre de maître nageur sauveteur.
L’autorisation est délivrée pour une durée qui ne peut être inférieure à un mois ni supérieure à quatre mois. Elle peut être retirée à tout moment en cas d’urgence ou d’atteinte à la sécurité des personnes.
En piscine, le BNSSA est un assistant, un aide. Soit une personne qui en seconde une autre dans un travail. Ce n’est en aucun cas son remplaçant !
En cas d’absence du Maître Nageur Sauveteur sur le bassin ou les bassins, le BNSSA n’est plus assistant donc les bassins ne sont plus surveillés d’une façon constante par du personnel qualifié titulaire du diplôme d’Etat. »
On voit ce qui se passe quand il n’y a que des BNSSA et pas de Maître-Nageur Sauveteur, ou quand il y a qu’un seul Enseignant et pas de surveillance.
Les missions de surveillance sont certainement les plus difficiles et les plus ingrates à maintenir correctement sur la durée.
Bien évidemment le professionnel doit rester vigilent et doit exercer un balayage permanent en surface puis au fond, surveiller les jeux, faire la prévention, anticipé potentiellement les baigneurs dangereux pour eux-mêmes, repérer les personnes à risques: très jeunes enfants, familles mal encadrées, non-nageurs, attitudes et comportements à risques, se déplacer pour contrôler les angles morts, les zones de reflets, les contre-jour.
Des cours devraient être dispensé sur comment bien surveiller une zone de baignade…
Ces jeunes d’une vingtaine d’année ont que du sursis et la maman de la petite fille n’a demandée aucune indemnisation, mais ils garderont à vie l’image de cet enfant noyé !
L’enseignant dit dans l’article de 24 matin.fr : « qu’il ne se remettra jamais de ce drame! »
Que vous faut-il de plus ?